Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
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13 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)



22. 0  
Kitab-i-Iqan à Siyyid Muhammad-i-Khal-i-Akbar
22. 1  
C’est comme dispensateurs d’une cause nouvelle, porteurs d’un message nouveau, que les dépositaires de la confiance de Dieu sont manifestés aux peuples de la terre. Dans la mesure où ces Oiseaux du trône céleste sont tous envoyés du ciel de la volonté de Dieu et se lèvent tous pour proclamer sa foi irrésistible, ils sont considérés comme étant une seule âme et une même personne. Car tous boivent à la même coupe de l’amour de Dieu et tous mangent les fruits du même arbre d’unité.
22. 2  
Toutes ces Manifestations de Dieu ont un double état. Le premier est la condition de pure abstraction, d’unité essentielle. Dès lors, si tu les désignes toutes du même nom et leur assignes les mêmes attributs, tu ne t’écartes pas de la vérité. Ainsi qu’il l’a révélé : « Nous ne faisons pas de différence entre ses prophètes. » Car toutes et chacune appellent les habitants de la terre à reconnaître l’unité de Dieu et leur annoncent le Kaw thar de grâce et de générosité infinies. Elles ont toutes endossé le vêtement de prophétie et sont honorées du manteau de gloire.
22. 3  
C’est ainsi que Muhammad, le Point du Coran, a révélé : « Je suis tous les prophètes. » Et de même : « Je suis le premier Adam, Noé, Moïse et Jésus. » ‘Alí a fait des déclarations analogues. Des déclarations semblables montrant l’unité essentielle de ces Révélateurs de l’Un, émanent des Canaux de la parole immortelle de Dieu et des Mines des joyaux de la science divine et sont rapportées dans les Écritures. Ces Figures sont les légataires du commandement divin et les orients de sa révélation. Cette révélation s’élève au-dessus des voiles de la pluralité et des exigences du nombre. Ainsi qu’il a dit : « Notre cause est une ». La Cause étant une seule et même cause, ceux qui en sont les dispensateurs ne peuvent être qu’une seule et même personne. Les Imáms de la foi de Muhammad, ces lampes de certitude, ont dit aussi : « Muhammad est notre premier, Muhammad est notre dernier, Muhammad est notre tout. »
22. 4  
Il est clair et évident pour toi que tous les prophètes sont les Temples de la cause de Dieu, vêtus de différentes tenues. Si tu observes avec discernement, tu verras qu’ils habitent tous le même tabernacle, qu’ils planent dans le même ciel, qu’ils siègent sur le même trône, qu’ils tiennent le même discours et proclament la même Foi. Telle est l’unité de ces Essences de l’existence, de ces Astres d’infinie et incommensurable splendeur. En conséquence, si l’une de ces Manifestations de sainteté s’exclamait : « Je suis le retour de tous les prophètes », elle dirait sans aucun doute la vérité. De même, dans toute révélation suivante, le retour de la révélation précédente est un fait dont la vérité est fermement établie [...]
22. 5  
L’autre état est celui de la particularité ; il appartient au monde de la création et de ses limites. De ce point de vue, chaque manifestation de Dieu a une individualité distincte, une mission clairement assignée, une révélation prédestinée et des limites bien définies. Chacune d’elles est connue par un nom différent et caractérisée par un attribut spécial. Chacune d’elles remplit une mission définie et a la charge d’une révélation particulière. Ainsi a-t-il dit : « Nous avons élevé certains prophètes audessus des autres. Il en est à qui Dieu a parlé, et Dieu a élevé plusieurs d’entre eux à des degrés supérieurs. Nous avons donné à Jésus, fils de Marie, des preuves évidentes. Nous l’avons fortifié par l’Esprit de sainteté. »
22. 6  
C’est à cause de cette différence de rang et de mission que les paroles et les propos qui coulent de ces Sources de science divine semblent diverger et différer. Par contre, aux yeux de ceux qui sont initiés aux mystères de la sagesse divine, tous leurs propos ne sont en fait que l’expression d’une même vérité. C’est faute de se rendre compte des états dont nous venons de parler que la plupart des gens restent perplexes et troublés devant les paroles différentes énoncées par les Manifestations, qui, en leur essence, ne sont qu’une seule et même parole.
22. 7  
Il a toujours été évident que toutes ces diversités d’expression sont dues uniquement à des différences d’état. Et si l’on considère ces Essences de l’existence du point de vue de leur unité et de leur sublime détachement, les attributs d’être divin, de divinité, de leur singularité suprême et de quintessence, leur furent et leur sont toujours applicables, puisqu’elles demeurent toutes sur le trône de la révélation divine, établies sur le siège du divin mystère. Leur venue manifeste la révélation de Dieu, et leur figure dévoile la beauté de Dieu. C’est pourquoi les Manifestations de l’Être divin font entendre les accents de Dieu lui-même.
22. 8  
À les considérer sous leur second état, celui de la distinction, de la différenciation, des limites temporelles, des caractéristiques et des normes, elles manifestent une absolue servitude, un entier dénuement et un complet effacement de soi. Ainsi a-t-il dit : « Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Je ne suis qu’un mortel semblable à vous. » [...]
22. 9  
Si l’une de ces Manifestations universelles de Dieu venait à déclarer : « Je suis Dieu », elle dirait assurément la vérité. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Car il a été démontré à plusieurs reprises que, par leur révélation, leurs attributs et leurs noms, la révélation de Dieu, son nom et ses attributs se manifestent dans le monde. Ainsi a-t-il révélé : « Tu ne lançais pas toi-même les traits quand tu les lançais, mais Dieu les lançait » Et il a dit aussi : « Ceux qui te prêtent un serment d’allégeance ne font que prêter serment à Dieu. » Et si l’une d’elles venait à affirmer : « Je suis le messager de Dieu », elle dirait aussi la vérité, la vérité incontestable. Ainsi qu’il le dit: « Muhammad n’est le père d’aucun homme parmi vous, mais il est le messager de Dieu ». Considérées sous ce jour, elles ne sont que les messagers de ce Roi idéal, de cette immuable Essence. Que toutes proclament : « Je suis le sceau des prophètes », elles disent vraiment la vérité, sans l’ombre d’un doute. Car elles ne font qu’une seule personne, une seule âme, un seul esprit, un seul être, une seule révélation.
22. 1  
Elles sont toutes la manifestation du « Commencement » et de la « Fin », du « Premier » et du « Dernier », du « Visible » et du « Caché » – toutes appartiennent à celui qui est l’Esprit des esprits le plus secret et l’éternelle Essence des essences. Et si elles disent : « Nous sommes les serviteurs de Dieu », voici encore un fait manifeste et indiscutable. Car c’est dans l’état de servitude la plus absolue qu’elles ont été manifestées, une servitude qu’aucun homme ne peut atteindre. Ainsi, lorsque ces Essences de l’être plongeaient au fin fond des océans de l’éternelle sainteté ou lorsqu’elles planaient aux plus hauts sommets des mystères divins, elles déclaraient que leur parole était la voix de la divinité, l’appel de Dieu lui-même.
22. 1  
Si l’on ouvrait l’oeil du discernement, on reconnaîtrait que, dans cette condition précise, elles se voient elles-mêmes complètement effacées, inexistantes devant celui qui est l’Omnipénétrant, l’Incorruptible. Il me semble qu’elles se considèrent comme purs néants et jugent blasphématoire la mention de leur nom dans ce lieu. Car le plus faible murmure de l’égo, dans un tel lieu, serait un signe d’autosuffisance et d’existence indépendante. Une telle idée est une faute grave aux yeux de ceux qui sont parvenus dans cette cour. Ce serait plus grave encore si quoi que ce soit était mentionné en cette Présence-là, ou si le coeur de l’homme, sa langue, son esprit ou son âme s’occupaient de quelqu’un d’autre que le Bien-Aimé, si ses yeux contemplaient un autre beauté que celle de son visage, ses oreilles étaient attirées par une autre mélodie que celle de sa voix, et si ses pieds foulaient un autre sentier que son sentier. [...]
22. 1  
En vertu de cet état, elles affirment être la Voix de la divinité et autres affirmations semblables, alors qu’en vertu de leur état de messager, elles se déclarent les messagers de Dieu. Dans chaque circonstance, elles prononcent un discours conforme aux besoins du moment et s’attribuent toutes ces déclarations, déclarations qui vont du royaume de la révélation divine au royaume de la création et du domaine de la divinité jusqu’au domaine de l’existence terrestre. Ainsi, quel que soit leur discours, qu’il appartienne au royaume de la divinité, de la seigneurie, de la mission prophétique et de l’état de messager, de vicaire, d’apôtre ou de serviteur, tout est vrai sans l’ombre d’un doute. En conséquence, les citations que nous avons faites à l’appui de notre thèse doivent être attentivement considérées, afin que les divergences de discours des Manifestations de l’Invisible et des Aurores de sainteté cessent d’agiter les âmes et de troubler les esprits.


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Chapitre 22
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