Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
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13 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)



153. 0  
Lawh-i-Ahmad, en persan (Ahmad Kashani)
153. 1  
Ô fidèle ami victime de l'exil ! étanche la soif de l'insouciance par les saintes eaux de ma grâce et dissipe les ténèbres de mon éloignement par la lumière matinale de ma présence divine. Ne souffre pas que le lieu où demeure l'éternel amour que je te porte soit détruit par la tyrannie des désirs cupides, et ne voile pas la beauté de l'Adolescent céleste par la poussière des passions et de l'ego. Revêts-toi de l'essence de la droiture et que ton coeur ne craigne que Dieu seul. Ne dissimule pas la source lumineuse de ton âme sous les épines et les ronces des imaginations vaines et immodérées, et ne perturbe pas le cours de l'eau vive de la fontaine de ton coeur. Mets en Dieu toutes tes espérances et attache-toi fermement à son infaillible miséricorde. Qui d'autre peut enrichir le destitué et relever le déchu de son abaissement ?
153. 2  
Ô mes serviteurs, si vous pouviez découvrir les océans cachés, les océans sans rivage de mon incorruptible richesse, vous tiendriez certainement pour rien le monde et la création tout entière. Puisse la flamme de la recherche brûler en vos coeurs d'une ardeur telle qu'elle vous permette d'atteindre votre but suprême et glorieux, cet état glorieux où vous approcherez votre Bien-Aimé et lui serez unis. [...]
153. 3  
Ô mes serviteurs, ne laissez pas vos espoirs vains et vos imaginations futiles saper les fondements de votre croyance en Dieu, le Très-Glorieux, car de telles chimères ne sont d'aucun profit pour les hommes et les empêchent de diriger leurs pas sur le droit chemin. Ô mes serviteurs, pensez-vous que la main de ma souveraineté universelle, tutélaire et transcendante soit enchaînée ? que le flot de mon antique miséricorde, éternelle et pénétrante soit tari ? que les nuages de mes bienfaits sublimes et incomparables cessent de déverser leurs présents sur les hommes ? Pouvez-vous imaginer que les oeuvres merveilleuses qui proclament mon pouvoir divin et irrésistible soient abolies ou que la puissance de ma volonté soit dissuadée de présider aux destins de l'humanité ? S'il n'en est pas ainsi, pourquoi vous efforcez-vous d'empêcher l'immortelle beauté de mon saint visage d'être dévoilée aux yeux des hommes ? Pourquoi luttez-vous pour empêcher la Manifestation de cet Être toutpuissant et glorieux de répandre sur la terre l'éclat de sa révélation ?
153. 4  
Si vous étiez équitables en votre jugement, vous reconnaîtriez sans peine la joie qui enivre la réalité essentielle de toutes choses créées devant cette révélation nouvelle et merveilleuse, et la lumière que reçoivent de l'éclat de sa gloire tous les atomes de la terre. Vaines et misérables sont vos imaginations !
153. 5  
Ô mes serviteurs, revenez sur vos pas et que vos coeurs s'inclinent devant la Source de votre création. Libérez-vous de vos affections mauvaises et corrompues, hâtez-vous d'étreindre la lumière du feu immortel qui brille au Sinaï de cette révélation mystérieuse et transcendante. N'altérez pas le Verbe premier de Dieu, Verbe saint et universel, et ne cherchez pas à le profaner ni à en rabaisser le caractère sublime. Étourdis ! les merveilles de ma clémence embrassent toutes choses créées, tant visibles qu'invisibles, et les révélations de ma grâce pénètrent chaque atome de l'univers, pourtant, redoutable est la verge avec laquelle je châtie les méchants et terrible le déchaînement de ma colère. D'une oreille purifiée de toute gloriole et de tous désirs terrestres, écoutez les avis que je vous donne dans ma bonté miséricordieuse et, de votre oeil spirituel et de votre oeil physique, contemplez les preuves de ma révélation merveilleuse. [...]
153. 6  
Ô mes serviteurs, ne vous privez pas de l'éternelle et resplendissante lumière qui brille dans la lampe de la gloire divine. Que la flamme éclatante de l'amour divin éclaire votre coeur radieux. Nourrissez-la de l'huile de la providence divine et que votre fidélité la protège. Sous le globe de la confiance et du détachement, gardez-la de tout ce qui n'est pas Dieu, de peur que les murmures néfastes de l'impie n'en éteignent la lumière. Ô mes serviteurs ! ma sainte révélation, ma révélation d'ordre divin peut être comparée à un océan dont les profondeurs recèlent d'innombrables perles d'un grand prix et d'un incomparable Orient.
153. 7  
C'est le devoir de tout chercheur de s'empresser d'atteindre les rivages de cet océan, afin qu'à proportion de l'ardeur de sa recherche et des efforts qu'il déploie il participe aux bienfaits pré- ordonnés dans les tablettes de Dieu, celées et irrévocables. S'il ne s'en trouve aucun qui veuille diriger ses pas vers ces rivages, si personne ne fait l'effort de se lever pour le trouver, peut-on dire que ces manquements privent l'océan de sa puissance ou diminuent tant soit peu les trésors qu'il recèle ? Vaines et méprisables sont les imaginations que votre coeur a forgées et forgent encore ! Ô mes serviteurs, le seul vrai Dieu m'en est témoin ! cet immense, cet insondable océan est là qui déferle tout près, étonnamment près de vous. Voyez, il est plus près de vous que la veine de votre coeur ! En un clin d'oeil, si vous le voulez, vous pouvez l'atteindre et prendre votre part de cette impérissable faveur, de cette grâce donnée par Dieu, de ce don incorruptible, de ce puissant bienfait d'une gloire ineffable.
153. 8  
Ô mes serviteurs ! si vous pouviez concevoir les merveilles de munificence et de générosité dont j'ai voulu faire de vos âmes les dépositaires, en vérité, vous rompriez tout attachement aux choses créées et vous parviendriez ainsi à une connaissance de vous-même qui équivaut à la compréhension de mon propre Être. Vous vous trouveriez indépendants de tout ce qui n'est pas moi ; de votre oeil spirituel et de votre oeil physique, vous verriez s'agiter au-dedans de vous les océans de ma tendre bonté et de ma générosité, aussi manifestes que la révélation de mon nom resplendissant. Ne souffrez pas que vos vains caprices, vos passions mauvaises, votre hypocrisie et l'aveuglement de votre coeur ternissent l'éclat ou souillent la sainteté d'un si sublime état.
153. 9  
Vous êtes dans la situation de l'oiseau qui, de ses ailes puissantes, plane dans l'immensité des cieux, avec joie et entière confiance, jusqu'au moment où, sollicité par la faim, il fonce avidement sur l'eau et la boue de la terre, et là, pris dans les rets de ses désirs, se trouve incapable de reprendre son vol vers les royaumes d'où il vient. Impuissant à secouer le fardeau qui pèse sur ses ailes souillées, cet oiseau, jusque-là hôte du paradis, doit maintenant chercher une demeure dans la poussière. Ô mes serviteurs, ne polluez donc pas vos ailes de la boue de l'entêtement et des vains désirs, et ne souffrez pas que la poussière de l'envie et de la haine en ternisse le lustre, afin de pouvoir vous envoler dans les cieux de mon divin savoir.
153. 10  
Ô mes serviteurs, par le pouvoir de Dieu, j'ai retiré du trésor de sa sagesse et de sa science, pour vous les révéler, les perles que recelaient les profondeurs de son éternel océan. J'ai appelé les célestes houris à sortir de derrière le voile qui les cachait et je les ai vêtues de ces paroles qui sont les miennes, paroles de pouvoir et de sagesse suprêmes. J'ai également, de la main du divin pouvoir, descellé le vin choisi de ma révélation et j'en ai répandu sur toutes choses créées le parfum sacré, caché et musqué. Qui d'autre que vous sera à blâmer si vous vous privez délibérément de telles effusions de la grâce universelle et transcendante de Dieu et de la révélation si éclatante de sa miséricorde resplendissante. [...]
153. 11  
Ô mes serviteurs ! rien d'autre ne brille en mon coeur que l'immortelle lumière de l'aurore de la Providence divine, et de ma bouche ne sort que l'essence de la vérité révélée par le Seigneur, votre Dieu. Ne suivez donc pas vos désirs terrestres, ne violez pas l'alliance de Dieu, ne rompez pas votre engagement envers lui. Résolument, de tout votre coeur et de toute la force de vos paroles, tournezvous vers lui et ne marchez pas dans les voies de l'insensé. Le monde n'est qu'une parade, futile et vide, un pur néant, une semblance de réalité. Ne mettez pas en lui vos affections. Ne brisez pas le lien qui vous unit à votre Créateur, ne soyez pas de ceux qui se sont écartés de ses sentiers pour errer loin de lui. En vérité, je vous le dis, le monde est semblable à ces mirages du désert que le voyageur altéré prend pour de l'eau et qu'il s'efforce d'atteindre jusqu'à s'apercevoir que c'est une pure illusion au moment où il y parvient. Le monde peut être encore comparé au portrait de la bienaimée que l'amant trouve enfin après une longue quête et qui se révèle, à sa grande déception, incapable de "satisfaire ou d'apaiser sa faim".
153. 12  
Ô mes serviteurs, ne vous attristez pas si, en ces jours et sur ce plan terrestre, Dieu ordonne et manifeste des choses qui sont contraires à vos désirs, car des jours de joie bénie et de délices célestes vous sont assurément réservés. Des mondes sacrés, resplendissants de spiritualité, vous seront dévoilés. Dieu vous appelle à participer, maintenant et plus tard, à leurs bienfaits, à en partager les joies, à avoir votre part de leur grâce vivifiante. Vous atteindrez chacun d'eux sans aucun doute.


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Chapitre 153
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