Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
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6 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)



80. 0  
Lawh-i-'Abdu'r-Razzaq
80. 1  
Tu m'as demandé si, mis à part les prophètes de Dieu et ses élus, l'homme, après sa mort physique, conserve les mêmes caractéristiques d'individualité, de personnalité, de conscience et d'intelligence qu'il possédait de son vivant. S'il en est ainsi, comment, observes-tu, la mort qui implique la décomposition de son corps et la dissolution de ses éléments, est-elle impuissante à détruire en l'homme cette intelligence et cette conscience dont suffit à le priver une grave maladie, ou seulement quelque léger dommage infligé à ses facultés mentales tel qu'un simple évanouissement ? Comment concevoir cette survie de la conscience et de la personnalité alors qu'auront été entièrement désintégrés les instruments qui sont la condition même de leur existence et de leur fonctionnement ?
80. 2  
Sache que l'âme humaine est exaltée au-dessus des infirmités du corps et de l'intelligence, au point de s'en trouver complètement indépendante. Le fait qu'une personne malade donne des signes de faiblesse est dû aux obstacles que la maladie interpose entre son âme et son corps, car les indispositions du corps ne sauraient affecter l'âme elle-même. Considère la lumière de la lampe. Encore que quelque objet puisse gêner son rayonnement, cette lumière continue à briller sans rien perdre de sa puissance. De même, toute maladie qui afflige le corps humain est un obstacle qui empêche l'âme de manifester le pouvoir qui lui est inhérent. Elle n'en montrera pas moins, à sa sortie du corps, une puissance et une influence qu'aucune force terrestre ne peut égaler. Toute âme pure, évoluée et sanctifiée sera alors douée d'une puissance irrésistible et connaîtra une joie sans pareille.
80. 3  
Considère la lampe cachée sous le boisseau. Encore qu'elle y brille, son éclat est dérobé aux yeux des hommes. Considère de même le soleil qu'obscurcissent les nuages. Vois comme sa splendeur paraît avoir diminué, alors qu'en réalité, la source de cette splendeur n'a rien perdu de sa force. L'âme de l'homme peut être comparée au soleil et toutes choses sur la terre considérées comme son corps. Tant que ne s'interpose entre eux aucun obstacle extérieur, le corps reflète dans son intégralité la lumière de l'âme dont la puissance le maintient en vie. Mais aussitôt qu'un voile les sépare, l'éclat de la lumière semble s'atténuer.
80. 4  
Considère de nouveau le soleil quand les nuages le cachent entièrement. Bien que la terre reste éclairée de sa lumière, la quantité qu'elle en reçoit est considérablement réduite. Et jusqu'à ce que ces nuages aient disparu, le soleil ne pourra pas briller dans la plénitude de sa gloire. Mais la présence des nuages ou leur absence ne peuvent, en aucune façon, affecter la splendeur inhérente au soleil. L'âme de l'homme est le soleil, son corps en est illuminé et il en tire sa subsistance. C'est ainsi qu'il faut la regarder.
80. 5  
Considère, en outre, comment le fruit, avant d'être formé, réside en puissance dans l'arbre. Mettraistu celui-ci en morceaux que tu n'y pourrais découvrir la moindre trace de fruit. Et cependant vois avec quelle merveilleuse beauté, quelle perfection de formes ce fruit se manifeste à son apparition. Certains même, comme tu sais, n'atteignent leur complet développement qu'après avoir été séparés de l'arbre.


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Chapitre 80
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