Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
> Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh  >
10 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)



26. 0  
Lawh-i-Tawhid (Acre)
26. 1  
Loué soit Dieu, l'Omnipossédant, le Roi d'incomparable gloire, d'une louange infiniment supérieure à la compréhension de tout ce qui est créé, hors de la portée des intelligences humaines. Nul autre que lui n'a jamais été capable de célébrer convenablement sa louange, et jamais aucun homme ne parviendra à donner la mesure de sa gloire. Qui peut prétendre avoir atteint les sommets de sa sublime essence, et quelle intelligence peut mesurer les profondeurs de son insondable mystère ? De chacune des révélations émanées de la source de sa gloire, des preuves sans fin sont apparues, toutes d'une splendeur inimaginable, et de chacune des manifestations de son invincible puissance ont coulé des océans de lumière éternelle.
26. 2  
Sublimes sont les merveilleux témoignages de sa toute-puissante souveraineté dont une simple lueur, si elle les atteignait, suffirait à consumer tous ceux qui sont dans le ciel et tous ceux qui sont sur la terre ! Ineffables sont les gages de son pouvoir souverain, dont un seul signe, si petit soit-il, dépasse la compréhension de tout ce qui a été appelé à l'être depuis le commencement qui n'a pas de commencement, et de tout ce qui sera créé dans l'avenir, jusqu'à la fin qui n'a pas de fin. Toutes les incarnations de ses noms errent dans le désert de la recherche, altérées et avides de découvrir son essence et, du Sinaï de sainteté, toutes les manifestations de ses attributs l'implorent de les laisser pénétrer son mystère.
26. 3  
Une goutte du bouillonnant océan de sa miséricorde orne la création de la parure de l'existence, et un souffle parti de son paradis incomparable revêt tous les êtres du vêtement de sa gloire et de sa sainteté. Quelques gouttes de sa volonté insondable, souveraine et universelle, appellent du néant à l'être une création infinie dans son étendue et immortelle dans sa durée. Les merveilles de sa munificence ne peuvent cesser, et le cours de sa grâce miséricordieuse ne peut jamais être arrêté. Le processus de sa création n'a pas eu de commencement et ne peut avoir de fin.
26. 4  
En tout âge et dans chaque cycle, par la lumière resplendissante des Manifestations de sa merveilleuse essence, il a recréé toutes choses, afin que rien de ce qui reflète les signes de sa gloire sur la terre et dans les cieux, ne soit privé des torrents de sa miséricorde ni ne désespère de recevoir la pluie de ses faveurs. Voyez comme les merveilles de sa grâce sans limites embrassent toutes choses, comme elles imprègnent la création tout entière. Telle en est la vertu qu'il n'y a pas dans l'univers un seul atome qui ne proclame la puissance de Dieu, qui ne glorifie son saint nom, qui ne reflète la resplendissante lumière de son unité.
26. 5  
Si parfaite et si vaste est sa création qu'il n'est pas d'intelligence ni de coeur, pour pénétrant ou pur qu'il soit, qui puisse saisir la nature essentielle de la plus insignifiante de ses créatures, et moins encore pénétrer le mystère de celui qui est le Soleil de vérité, l'invisible et inconnaissable Essence. Les conceptions des plus dévots des mystiques, les oeuvres des plus accomplis parmi les hommes, les plus hautes louanges que la plume ou la parole puissent exprimer, tout cela est le produit de l'intelligence finie de l'homme et reste enfermé dans les limites de cette intelligence.
26. 6  
Dix mille prophètes, dont chacun est un Moïse, sont foudroyés sur le Sinaï de leur quête, par cet arrêt terrifiant: "Jamais tu ne contempleras ma face !", cependant qu'une myriade de messagers, tous aussi grands que Jésus, demeurent consternés sur leur trône céleste devant l'interdiction: "Mon essence, tu ne la comprendras jamais !" De temps immémorial, il est voilé dans la sainteté ineffable de sa sublime Personne, et il restera à jamais enveloppé de l'impénétrable mystère de son essence inconnaissable. Toute tentative pour comprendre son inaccessible réalité a tourné à l'entière confusion de son auteur, et tout effort pour approcher sa Personne sublime et se représenter son essence, a abouti à un échec désespéré.
26. 7  
Pour moi, tenter en mon insignifiance de sonder les profondeurs sacrées de ta science, serait déconcertant ! Et futiles seraient mes efforts pour envisager la grandeur de la puissance inhérente à ton oeuvre, par lequel se révèle ton pouvoir créateur ! Comment mon oeil, qui n'a pas même la faculté de se percevoir lui-même, pourrait-il se flatter d'avoir discerné ton essence, et comment mon coeur, déjà impuissant à saisir le sens de ses propres potentialités, prétendrait-il avoir compris ta nature ? Comment revendiquerais-je de t'avoir connu quand toute la création est confondue par ton mystère, et comment, d'autre part, confesserais-je ne point t'avoir connu, alors que l'univers entier proclame ta présence et atteste ta vérité ?
26. 8  
De toute éternité, les portails de ta grâce sont restés grands ouverts ; des voies se sont toujours offertes pour accéder à ta présence, et les révélations de ta beauté sans égale n'ont cessé d'être imprimées sur l'essentielle réalité de tous les êtres, tant visibles qu'invisibles. Et pourtant, en dépit de cette suprême faveur, de ce don parfait, je suis poussé à attester que ta cour de gloire et de sainteté est exaltée par-delà toute mesure au-dessus de la connaissance de tout autre que toi, et que le mystère de ta présence est insondable pour tout autre esprit que le tien. Personne, à l'exception de toi, ne peut pénétrer le secret de ta nature et rien d'autre que ton essence transcendante ne saurait comprendre la réalité de ton être inconnaissable.
26. 9  
Nombreux sont ces êtres de gloire qui ont erré à ta poursuite tous les jours de leur vie dans le désert de ton absence et qui ne t'ont finalement jamais trouvé ! Grande est la multitude d'âmes saintes et célèbres qui se perdirent à tenter de contempler ta face, dans le désert de la recherche ! Par myriades, tes ardents adorateurs ont sombré et péri, consumés du feu de ton absence, et innombrables sont les âmes fidèles qui ont volontairement offert leur vie pour voir la lumière de ton visage. Les plaintes de ces coeurs qui soupirent ardemment après toi ne peuvent atteindre ta cour sacrée, pas plus que ne parviennent à ton siège de gloire les lamentations des voyageurs qui ont soif de contempler ta face.


Page: 1
Chapitre 26
| | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | 26| | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |