Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
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12 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)



34. 0  
A un inconnu
34. 1  
Louange et gloire à Dieu qui, par le pouvoir de sa puissance, revêt du manteau de la vie la nudité de la non-existence de sa création ! Entre toutes choses créées, il a élu pour objet de sa faveur spéciale le joyau de l'essentielle réalité de l'homme, en l'investissant de la capacité exclusive de le connaître et de refléter la grandeur de sa gloire. Cette double distinction décape le coeur de l'homme de la rouille des vains désirs, et elle le rend digne de la livrée dont son Créateur a daigné le revêtir. Elle sauve son âme des ténèbres de l'ignorance.
34. 2  
Cet habit dont le corps et l'âme de l'homme sont ornés est le fondement même de son bien-être et de son développement. Béni le jour où, avec l'aide de la grâce et de la puissance du seul vrai Dieu, il se sera libéré de l'esclavage et de la corruption du monde, et aura atteint le vrai et durable repos à l'ombre de l'arbre de la connaissance !
34. 3  
Les chants qu'en son grand amour pour ses amis, l'oiseau de ton coeur modulait ont atteint leurs oreilles, et ils me poussent à répondre à tes questions en te révélant les secrets qu'il m'est permis de dévoiler. Tu demandes, en ta noble lettre, lesquels des prophètes de Dieu doivent être tenus pour supérieurs aux autres. Sache, à n'en point douter, que ces prophètes, en leur essence, ne font qu'une seule et même personne. Leur unité est absolue. Dieu, le Créateur, dit: Il n'y a aucune sorte de distinction entre les porteurs de mon message. Ils n'ont tous qu'un seul et même objet, et le secret de l'un est le secret de l'autre. Honorer l'un de préférence aux autres, en exalter certains au-dessus des autres n'est permis en aucune façon. Tout vrai prophète a tenu son message pour foncièrement le même que les messages des prophètes qui l'avaient précédé. Si, faute de comprendre cette vérité, quelqu'un se laissait aller à de vaines et inconvenantes paroles, il n'est personne d'esprit subtil et d'intelligence éclairée qui permettrait à de si futiles propos de l'ébranler dans sa croyance.
34. 4  
Seule doit différer la mesure de la révélation apportée au monde par les prophètes de Dieu. Chacun d'eux reçoit un message distinct, avec mission de se révéler d'une certaine manière. C'est ainsi que semble varier leur grandeur. Leur révélation peut être comparée à la lumière que la lune répand sur la terre. Bien que, chaque fois qu'elle paraît, elle donne de son éclat une mesure nouvelle, sa splendeur inhérente reste cependant la même et sa clarté ne peut s'éteindre.
34. 5  
Il en ressort avec évidence que toute apparente variation dans l'intensité de la lumière apportée par les divers prophètes n'est pas inhérente à cette lumière même, mais qu'elle doit être imputée à la réceptivité variable d'un monde en perpétuel devenir. Chaque prophète que le tout-puissant Créateur décide d'envoyer aux peuples de la terre reçoit avec son message la mission d'agir de la façon qui convient le mieux au temps dans lequel il apparaît. Dieu, en lui confiant cette mission, a un double objectif: Il se propose d'abord de libérer les enfants des hommes des ténèbres de l'ignorance, de les guider vers la lumière de la vraie compréhension, et ensuite d'assurer la paix et la tranquillité de l'humanité, en lui fournissant tous les moyens par lesquels elles peuvent être établies.
34. 6  
Les prophètes de Dieu doivent être considérés comme des médecins dont la tâche est d'accroître le bien-être du monde et de ses peuples, afin de guérir, par l'esprit d'unité, la maladie d'une humanité divisée.
34. 7  
Personne n'a le droit de mettre en doute leurs paroles ni de dénigrer leur conduite, car ils sont les seuls qui puissent prétendre avoir compris le patient et diagnostiqué exactement sa maladie. Il n'est point d'homme, si intelligent soit-il, à qui il soit permis d'atteindre les sommets où s'est élevée la sagesse du Médecin divin. Rien d'étonnant, en conséquence, si ce Médecin prescrit aujourd'hui un remède différent de celui qu'il a ordonné autrefois. Comment en pourrait-il être autrement, alors que la maladie exige pour chacune de ses phases un traitement particulier ?
34. 8  
De même, toutes les fois que les prophètes de Dieu illuminent le monde de l'éclat resplendissant du soleil de la science divine, c'est invariablement par les moyens les plus convenables à l'âge où ils apparaissent qu'ils appellent ses peuples à embrasser la lumière de Dieu. Ils peuvent de la sorte dissiper les ténèbres de l'ignorance et répandre sur le monde la gloire de leur science. Et comme, d'autre part, leur seul et unique objet a toujours été, dans toutes les révélations, de guider les égarés et d'apporter la paix aux affligés, c'est vers leur essence intime que tout homme doué de discernement doit d'abord tourner ses regards.
34. 9  
L'état présent du monde n'est pas celui du triomphe et de la prospérité. L'humanité tout entière est en proie à de multiples maladies. Qu'on s'efforce donc de lui sauver la vie au moyen du remède bienfaisant préparé par la main toute-puissante de l'infaillible Médecin.
34. 1  
Passons maintenant à ta question concernant la nature de la religion. Sache, pour commencer, que ceux qui sont vraiment sages ont comparé le monde au temple humain. Et de même que le corps de l'homme a besoin d'un habit pour le vêtir, de même le corps de l'humanité doit être paré du manteau de la justice et de la sagesse. Son vêtement est la révélation qui lui est envoyée de Dieu. Dès que ce vêtement a rempli son objet, le Tout-Puissant le remplace. Car une mesure nouvelle de la lumière de Dieu est nécessaire à chaque âge. Et chaque révélation divine a été dispensée et dosée dans les conditions qui convenaient le mieux à l'âge où elle apparaissait.
34. 1  
Pour ce qui est de ta question relative à ce qu'ont pu dire les dirigeants des anciennes religions, tout homme sage écartera sans aucun doute un sujet aussi vain. Le Créateur incomparable tire tous les hommes d'une même substance et exalte leur réalité essentielle au-dessus de tout le reste de ses créatures. Succès ou échec, gain ou perte dépendent en conséquence de leurs propres efforts. Plus grands seront ces efforts, et plus ils progresseront. Nous voulons espérer que les ondées printanières de la générosité divine feront jaillir de leurs coeurs les fleurs de la véritable compréhension et les purifieront de toutes souillures terrestres.


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